Les marchés vacillent, le pétrole baisse et l’or grimpe
Nouvelle semaine, nouvelle valse erratique des manchettes. L’indice S&P 500 ne parvient toujours pas à décider de la direction à prendre et la volatilité intrajournalière est de retour. Les pourparlers entre les États-Unis et la Chine concernant les droits de douane ont fait osciller l’humeur des marchés, et les propos de responsables du Trésor américain ont ajouté à la confusion. Pendant quelques heures, les marchés se sont redressés, espérant une trêve tarifaire, puis ont rapidement effacé leurs gains lorsqu’il est apparu qu’il n’y avait rien de nouveau.
La morosité s’est accentuée après qu’un article du Wall Street Journal a laissé entendre que la Chine s’attendait à ce que Donald Trump fléchisse le premier dans le conflit commercial. Autrement dit, il se pourrait que les marchés aient à souffrir davantage pour forcer un accord.
Dans tout ce brouhaha, un seul vainqueur se distingue : l’or. L’once a franchi la barre des 4 200 $ pour la toute première fois, les investisseurs cherchant refuge face à l’incertitude commerciale. La demande en valeurs refuges a rarement été aussi forte.
Des deux piliers des marchés canadiens (l’or et le pétrole), seul l’or tient le coup, actuellement. Le métal jaune connaît un essor extraordinaire. Cette envolée ressemble à celle observée en début d’année, soit une hausse de 28 %, suivie d’une pause. Si le phénomène se répète, l’once pourrait bientôt atteindre 4 300 $, s’alignant parfaitement avec le sommet de sa tendance à long terme.
Les indicateurs techniques de l’or ont eux aussi atteint des altitudes spectaculaires. L’indice de force relative (RSI) mensuel de l’or a franchi la barre des 90 (un niveau qui n’avait pas été observé depuis la ruée vers l’or des années 1980), ce qui indique que ce métal est en situation de surachat. Néanmoins, l’optimisme est suffisamment fort pour que des sommités des cercles bancaires affirment ouvertement qu’il est logique de miser sur l’or. Cet optimisme serait-il en train de se muer en excès de confiance? Peut-être bien. Nous verrons.
De son côté, le pétrole est en difficulté. Les prix ont baissé en raison des tensions persistantes entre les États-Unis et la Chine, des craintes d’une surproduction et de la diminution de la prime de risque au Moyen-Orient. Pour l’instant, c’est l’or qui mène le bal des produits de base.
En Europe, le secteur du luxe opère un retour. LVMH (groupe spécialisé dans les produits de luxe) a vu son action inscrire sa plus forte progression depuis des années, son chiffre d’affaires ayant enregistré une croissance certes modeste, mais significative, au T3. La croissance interne de ses revenus a atteint 1 %, mettant fin à une baisse de deux trimestres. Le rebond a été généralisé, les marques de vins et les produits de détail menant le bal, et la contraction du secteur de la mode s’étant atténuée. Comme nous l’avons dit tout au long de l’été : les consommateurs et consommatrices ont de l’argent à dépenser.
En Amérique du Nord, les grandes banques ont continué d’annoncer de bonnes nouvelles. JPMorgan, Wells Fargo, Citi, Goldman Sachs et Bank of America ont toutes dépassé les estimations, grâce aux activités de banque d’investissement et à une augmentation des revenus nets d’intérêts.
Pour ce qui est de la suite, la saison des résultats s’intensifie. Cela permettra aux marchés de s’appuyer sur des données concrètes, plutôt que sur des gros titres alarmistes.
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